Arboristes Mag - Numéro 16

LA GRIMPE RÉCRÉATIVE Le Hitch Breaker de Big Jim a été inventé et fabriqué par Jim Pavlicin, arboriste-grimpeur à la retraite. Jim fabrique chaque article à la main dans le New Jersey, aux États-Unis, en une variété de tailles et de versions. Il existe même un modèle à fixer en milieu de grimpe avec des aimants permanents et un élastique qui maintient les deux moitiés du Hitch Breaker ensemble. Jim a fait la route le long de l'Oregon Trail et a apporté un chariot entier de Hitch Breakers qui ont été distribués en tant que récompenses pour les concurrents et les juges du NAOM. Il convient de noter que l’ascension d’un arbre de cette taille implique de nombreux ajustements dont il faut mesurer la complexité. Il serait imprudent pour des grimpeurs de tenter un tel défi sans une formation et une expérience adéquates. En fait, l’idéal serait de suivre les recommandations d’un mentor. D'où la question suivante : à qui s’adresser pour obtenir des informations sur l’ascension d'arbres anciens ? L'une des solutions est de rejoindre le groupe Facebook intitulé « Old Growth Tree Climbing » (en anglais, modéré par Ox). Ce type d’ascension est loin d’être un jeu d'enfant. Grâce à la semaine qu’ils venaient tout juste de passer à l’occasion d'un événement compétitif avec des bénévoles, des juges et des techniciens intimement impliqués dans l'interaction avec les concurrents, la communication entre les membres de ce groupe était très rodée. Cela dit, le bruit des véhicules circulant sporadiquement sur la route voisine a compliqué le contact avec l’équipe au sol. Le partage de l'équipement est également une difficulté que l'on ne retrouve pas habituellement dans des groupes de grimpeurs moins nombreux s’attaquant à des arbres aussi gigantesques. Passer d'une corde à une autre d'un diamètre différent modifie la friction exercée sur les cames en aluminium. La pluie altère également le fonctionnement de ces dispositifs selon le poids des grimpeurs. Malgré tout, il est parfois plus sûr de faciliter les déplacements de chacun en changeant d’ancrages au fur et à mesure de l’ascension. À ces difficultés matérielles s’ajoute le doute individuel : on peut manquer d’assurance en sachant que quelqu'un d’autre s’est occupé de l’ancrage aérien de la corde d’accès. En outre, les cordes plus courtes qui ne vont pas du sommet de l'arbre jusqu'au sol peuvent paraître suspectes et gâcher votre plaisir, en sachant que la mort attend les grimpeurs qui ne se rendent pas compte qu'ils sont proches du bout de la corde. En avançant dans le système, on peut également déloger des branches mortes, qui risquent de tomber sur les grimpeurs en contrebas. Les cordes qui passent sous la surface du tronc peuvent aussi arracher des plaques d'écorce et bloquer le système. La densité même de la couronne de l’arbre peut bloquer la vue et empêcher l'inspection qui vise à garantir la sécurité de l’opération. Lorsque les grimpeurs sont revenus sur terre les uns après les autres, ils ont pu évaluer leur ascension. Ils se sont observés mutuellement tandis qu'ils descendaient le long des cordes, sans s'aider d'aucune manière, si ce n'est en s'informant verbalement de la distance qui restait à parcourir. Ils ont évalué chaque mouvement, le déroulement de chaque étape et comment d’autres circonstances auraient impacté leur grimpe. Le dernier grimpeur de la journée a touché le sol à 18h30. Il est fréquent que des obstacles invisibles (tels que des cordes coincées) entraînent des retards et laissent les grimpeurs dans l'arbre en pleine obscurité. Mais heureusement, ça ne s’est pas produit ce jour-là. Crédit photo : OX Crédit photo : OX 46 Mag

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