[Note de l’éditeur : pour une exploration plus détaillée des techniques d’ascension, essayez de vous procurer un exemplaire de l’ouvrage ON-ROPE de Padgett & Smith, publié pour la première fois en 1987 / Voir également l'article dans Arboristes Mag' N°2 de printemps 2021 sur le SRS et le MRS]. Vivant dans le New Hampshire, j’ai eu la chance d’apprendre que le siège de la National Arborist Association (aujourd’hui la TCIA) se trouvait à moins d’une heure de chez moi et qu’elle publiait un mensuel intitulé Tree Care Industry Magazine. Je me suis abonné et j’ai dévoré tous les articles que j’ai pu trouver sur la grimpe. À l’époque, l’ascension de la canopée n’était certainement pas ce qu’elle est aujourd’hui. On y allait au footlock, en se hissant à la force de ses muscles, et s’il s’agissait d’un démontage, on chaussait ses griffes. Parfois, on utilisait une échelle pour commencer l’ascension, avant de passer à la technique ALT (alternate lanyard technique, à la longe) jusqu’à atteindre le TIP (tie-in point, le point d’ancrage). Ayant à cette époque abandonné les méthodes aventureuses de ma tendre enfance, je restais ancré à 100 % du temps. Passionné de toutes formes de grimpe, je suivais ce qui se passait chez les grimpeurs en alpinisme et en spéléologie et j’ai remarqué l’efficacité avec laquelle ils parvenaient à monter et à descendre en utilisant des dispositifs mécaniques. Ayant réalisé à quel point l’ascension au footlock était inefficace d’un point de vue énergétique, j’ai décidé de m’inspirer de la technique SRT des spéléologues pour monter dans l’arbre avant de passer à mon système habituel de DdRT pour le maintien au travail. J’ai appris depuis par Tom Dunlap, pionnier de la SRT, que d’autres grimpeurs utilisaient également cette méthode, qu’ils appelaient la procédure du « single-up, double-down » (montée sur un brin, descente sur deux). J’ai choisi le système européen « Frog » pour sa facilité d’installation et son style d’ascension fluide. (Photo 2). Les spéléologues utilisent ce système depuis que Fernand Petzl a commencé à fabriquer des bloqueurs mécaniques dans les années 1960 ; le premier bloqueur, le Jumar, fabriqué par Jümar Pangit, est apparu sur le marché en 1958. Mon système Frog était composé d’une corde de 11 mm (cruciale pour un minimum d’allongement), d’un bloqueur-poignée (avec une longe attachée au pont de mon harnais), d’un bloqueur ventral et d’un bloqueur de pied. Ce système était une variante de la méthode d’ascension « assis, debout », également connue sous le nom de système Texas (pour une description complète des deux systèmes, voir le chapitre 7 du manuel « SRT Best Practices for Arboriculture » publié par la TCIA). Les avantages de l’utilisation du système Frog ont été immédiats. C’était un système très compact sans perte d’énergie (on parle dans le milieu d’« energy leak », fuite d’énergie), ce qui était le cas avec le footlock. Le bloqueur ventral me permettait également de garder une position plus verticale sur la corde, ce qui, une fois encore, ajoutait à l’efficacité du système. Une chose que j’ai toujours veillé à avoir avec moi pendant l’ascension était un moyen de redescendre en cas d’urgence. Bien qu’il existait de nombreux types de descendeurs mécaniques sur le marché à l’époque, j’ai opté pour un descendeur simple et fiable en forme de 8, avec prusik au-dessus. (Photo 3). Je grimpais en Frog tout en gardant mon système DdRT accroché à un anneau en D sur le côté de mon harnais. Lorsque j’atteignais mon point d’ancrage, il me suffisait de déplacer mon système DdRT sur mon pont et de procéder à l’échange. J’étais alors prêt à commencer le travail. Je pouvais laisser la corde en SRT dans l’arbre au cas où un autre grimpeur voulait monter, ou simplement la laisser redescendre au sol. N’oubliez pas qu’à cette époque, il n’existait pas de bloqueurs/ descendeurs modulables comme ceux que nous avons aujourd’hui et qui vous permettent de monter, de descendre et de vous déplacer dans l’arbre sur une seule corde en SRT. [Note de l’éditeur : En fait, Chris, dans les années 80, nous utilisions les descendeurs Troll Allp moins connus (à droite, en bleu) et d’autres systèmes comme le descendeur Petzl Stop couplé à sa poulie Bobbin, en conjonction avec une boucle de pied sur bloqueur-poignée pour monter et descendre sur de plus courtes distances en tirant sur le reste de corde pendant l’ascension. Une action finalement similaire à ce que permettent les bloqueurs modulables récents, bien que loin d’être aussi efficace : comparez les contours assez bruts de notre Allp (dont seulement 8 modèles ont été vendus dans cette première version) avec les courbes élégantes du RopeRunner et du Zigzag d’aujourd’hui. 2 Crédit photo : Rebecca GIRARD 46 Mag
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