Arboristes Mag - Numéro 1
J’ai également exploré l’Europe et les îles de l’Océan Indien. Au total, j’ai pu visiter près de 35 régions du globe sur tous les conti- nents où j’ai arpenté jardins botaniques, arboretums et parcs nationaux... Pouvez-vous nous en dire plus sur la façon dont vous réalisez vos photos ? C.P. : Mon objectif est de rester fidèle à la Nature, de me rappro- cher au plus près de la réalité. De ce fait, je n’utilise aucun artifice - flash, réflecteur de lumière, filtres etc. - d’autant que je suis au- todidacte en matière de technique photographique. Je travaille uniquement avec un objectif macro, un trépied et un retardateur, afin de ne pas bouger. Il peut m’arriver d’utiliser un chiffon microfibre ou une petite brosse pour enlever sur le tronc des poussières, des mousses ou des lichens. Avant de prendre une photo, je passe beaucoup de temps à analyser la lumière pour trouver celle qui me parait la plus adaptée, celle qui me permettra d’être le plus fidèle pos- sible à ce que l’on peut découvrir lorsque l’on se promène sur le terrain. J’évite les faibles luminosités (le matin ou le soir), ainsi que le plein soleil qui « faussent » les vraies couleurs. Les périodes où les troncs se desquament sont particulièrement in- téressantes pour révéler certains aspects des écorces. Malheureusement, il n’existe aucune documentation qui réper- torie, en fonction des espèces, les périodes de l’année auxquelles ces évènements se déroulent. C’est grâce à l’observation et à des échanges avec d’autres passionnés que j’ai pu acquérir ce type d’informations, très précieuses pour moi. Et ce travail d’acquisi- tion n’est pas fini... Par quels moyens partagez-vous vos connaissances ? C.P. : La trilogie d’ouvrages sur les écorces que j’ai publié aux éditions Ulmer m’a demandé près de 15 ans de travail. C’était pour moi le meilleur moyen de sensibiliser les gens et d’ouvrir leur regard sur ce fabuleux monde des écorces. Une autre façon de toucher le public, de le voir vibrer comme moi devant celles- ci, est de présenter des photos d’écorces en grand format dans Cédric Pollet À L’HONNEUR Crédit photo : Cédric POLLET Certaines écorces d’arbres et de plantes présentent une structure particulièrement fibreuse, à l’image par exemple du tilleul, du jonc, de l’ortie... Elles ont été parmi les toutes premières fibres textiles vé- gétales utilisées à l’Age de pierre par l’homme, pour se vê- tir mais également pour façonner des objets du quotidien. En s’appuyant sur une collection qu’il a racheté, Cédric Pollet a travaillé avec Anne Reichert, spécialiste des tech- niques de la préhistoire pour présenter un travail unique de reconstructions archéologiques et de panneaux didac- tiques sur les écorces textiles utilisées par nos ancêtres. ÉCORCES TEXTILES À L’ÂGE DE PIERRE DU 6 OCTOBRE 2020 À MARS 2021 À L’ESPACE ARCHÉOLOGIQUE MAISON DE LA MER DE CAVALAIRE (VAR) EXPOSITION Crédit photo : Cédric POLLET Olea europaea / Olivier 10 Mag
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